Présentation de la note de la DEPP

Maîtrise de la langue en fin d’école: une légère hausse du niveau global des élèves en 2021

Le dispositif Cedre (cycle des évaluations disciplinaires réalisées sur échantillon*) établit des bilans nationaux des acquis des élèves en fin d’école (CM2) et en fin de collège, au regard des objectifs fixés par les programmes.

L’épreuve de 2021 concerne des élèves entrés majoritairement en CP en 2016, « soit un an avant la mise en œuvre de la politique de dédoublement des classes de CP en REP et en REP+. »

Si davantage d’élèves (62,5 % contre 60 % en 2015) ont une maîtrise satisfaisante des compétences exigibles, cela concerne majoritairement les élèves inscrits hors éducation prioritaire (EP). L’écart de résultat entre les élèves d’EP et les autres atteint 24 points alors qu’il avait diminué de 13 points entre 2003 et 2015.

En particulier, entre 2015 et 2021, le nombre d’élèves situés dans le groupe <1 passe de 2 à 3.4 % (Données, figure 3.)

De la même manière, l’écart de performances entre les écoles accueillant un public défavorisé et celles accueillant des élèves plus favorisés reste stable : il ne bénéficie pas de l’amélioration globale.

Ces deux constats ne peuvent qu’alerter sur les écarts de réussite des élèves en raison de leur origine sociale.

Les données interrogent également les difficultés particulières que rencontrent les élèves dits « en retard » (redoublement, …) : leur score moyen est inférieur de 48 points environ à celui des élèves « à l’heure ». Pour ceux qui sont dits « en retard », leur nombre est en hausse dans les groupes <1 et 1, c’est à dire les plus faibles : respectivement de 4.6 à 7.6 % et de 30.8 à 37.3 %. (Données, figure 5)

Enfin, lorsqu’ils sont interrogés sur leurs pratiques de lecture, on note là aussi des écarts substantiels dans les réponses : Ainsi, « 68,1 % des élèves appartenant au quart des écoles les moins favorisées déclarent lire pour apprendre. Parmi ceux appartenant aux écoles les plus favorisées, ils sont 53,2 % dans ce cas. Ces derniers sont, en revanche, beaucoup plus nombreux à déclarer lire pour s’évader (57,7 contre 39,5 % dans les écoles les moins favorisées). »

Cette note signale, sans s’y arrêter (page 1), que les élèves évalués par Cedre en 2021 ont vécu la période de confinement et donc de « continuité pédagogique ». Cela a-t-il eu un impact ? Si oui, le même pour tous les enfants ?

Enfin, d’autres résultats sont attendus : ceux des épreuves réalisées, de façon expérimentale, sur support numérique. Des écarts seront-ils constatés, là aussi, en fonction de l’origine sociale des élèves ?

Ces constats confortent l’ambition de l’expérimentation CIPES : mettre en lumière des pratiques pédagogiques et des fonctionnements d’école qui favorisent la réussite de tous les élèves, en particulier ceux qui vivent en situation de grande pauvreté.


* Cela signifie que seulement quelques classes de CM2 (soit 264 écoles), représentant au total 7886 élèves, ont participé à ces évaluations en 2021. (Données, Méthodologie)


Pour lire la note : https://www.education.gouv.fr/maitrise-de-la-langue-en-fin-d-ecole-une-legere-hausse-du-niveau-global-des-eleves-en-2021-343027

Pour avoir accès aux données : dans la note, choisir le lien NI 22-28 données

Michelle Olivier, membre du Comité de coordination CIPES