Lettre CIPES n°14

L’agenda CIPES

Après la pause estivale, le projet CIPES fait sa rentrée.

  • Rencontre des parties prenantes de CIPES

Deux réunions à distance se sont déjà tenues.

Le 20 septembre l’équipe de coordination CIPES a échangé avec deux membres de l’AGSAS. Cette rencontre a permis de faire le point sur l’avancée de l’accompagnement des écoles impliquées et de réfléchir ensemble sur la notion de sécurité à l’école, à partir des paroles de militant·es participant aux observations dans les écoles.

Le 4 octobre, une réunion s’est tenue avec 8 des 10 chercheur.e.s afin de faire le point sur leur accompagnement au regard des projets CIPES. Un autre temps d’échanges se tiendra d’ici décembre pour permettre d’aborder les thématiques qui n’ont pas pu l’être à ce jour.

L’équipe CIPES soucieuse de préserver une dimension humaine et de proximité, a organisé le 15 octobre, une journée de rencontre et de réflexion regroupant 9 militants et militantes au siège d’ATD. L’objectif de cet évènement était de travailler sur les relations École-Parents, une thématique récurrente dans la plupart des projets des écoles impliquées.

Journée CIPES – 15 Octobre.
Les militant.e.s du groupe de réflexion avec l’équipe de coordination CIPES.

Enfin, le mois de novembre concentrera aussi plusieurs évènements importants pour le projet.

Le 8 novembre une rencontre avec des enseignant.e.s des écoles aura lieu pour faire le point sur ce début d’année, sur l’engagement des équipes enseignantes ainsi que pour préciser les attentes de ces équipes vis à vis du projet CIPES.

Un COPIL CIPES se tiendra le 22 novembre afin de faire le point sur les avancées de l’année 2022 et évaluer les perspectives et orientations de travail pour l’année 2023.

  • Participation à des événements

Les 1er et 2 octobre, Michelle Olivier et Valentin Zemmer de l’équipe de coordination CIPES ont pu participer au Colloque de l’AGSAS qui avait pour thème : « Entre idéalité et Humanité. Osons l’Utopie et la créativité » (voir plus bas).

Les 15 et 16 novembre, l’équipe de coordination sera représentée au colloque de l’Espace Collaboratif portant sur la thématique suivante : « Croiser les savoirs avec tout.e.s ».

  • Donner de la visibilité à l’expérimentation CIPES

Elle a été présentée au Défenseur des enfants qui s’est montré très intéressé par l’aspect discriminations, lors d’une entrevue en présentiel le 16 septembre.

Enfin en décembre, le projet doit être exposé au Ministre de l’Éducation Nationale afin d’affirmer le soutien du ministère vis à vis de cette action.


Colloque de l’AGSAS. Entre idéalité et humanité : Osons l’Utopie et la créativité

Les 1er et 2 octobre 2022

Les 1er et 2 octobre 2022, Michelle Olivier et Valentin Zemmer ont participé au Colloque de l’AGSAS portant sur la thématique suivante : Entre idéalité et humanité : Osons l’Utopie et la créativité.

Après une entrée en matière par un spectacle de clowns, Laurent Martinet, art thérapeute dans des CMP (Centre médico-psychologique) pour enfant et clown, a exposé son expérience dans ce contexte. Pour lui, le clown se présente comme une utopie aussi bien à travers les performances que lors d’ateliers qu’il a animés auprès des enfants. Symbole de l’anti-performance, brouillant la frontière entre le réel et l’imaginaire, il permet d’ouvrir le champ des possibles et favorise l’épanouissement des enfants.

Photo Philippe Beucler pour l’AGSAS. 1er Octobre 2022.

L’AGSAS a interrogé la manière de transposer ce type d’ateliers en milieu scolaire, car la notion du jeu est centrale pour l’apprentissage par le corps et les émotions.

Puis deux films ont été projetés. Chacun présentait une école publique Freinet s’appuyant sur les 4 intelligences définies par Jacques Lévine :

– Lécole primaire Jacques Lévine à Chabanière (69)

– Lécole primaire Pajol (Paris)

Malgré des contextes différents, le rôle de la hiérarchie dans l’accomplissement de tels projets d’école est présenté comme un élément important. D’autre part, la cohésion de l’équipe pédagogique et la mise en place d’un cadre commun pour les enfants se sont révélées essentielles. Enfin, les deux équipes portent une attention particulière aux questions de l’accueil et de la création de liens avec les familles.

La conférence de Christiane Page « Jeu dramatique et créativité : quelle position éthique de l’animateur » a permis de rappeler ce qui se joue dans cette activité. Elle permet à l’enfant d’élaborer son propre point de vue et de vivre une expérience concrète où le corps et l’être sont en jeu. La liberté de parole laissée à l’enfant n’est pas une absence de contraintes. Au contraire, le rôle du·de la dramaticien·ne est fondamental pour instaurer une situation d’apprentissage dans un cadre de liberté protégée, ne nuisant pas à la créativité des élèves.


« Le tiers lieu : un lieu de sociabilité et d’initiative citoyenne », dernière conférence de ce colloque, est revenue sur l’histoire l’histoire de ces lieux d’émergence politique d’abord, avant d’être ceux d’une éducation populaire et politique basée sur l’implication citoyenne. Ce sont des lieux d’éducation à la coopération où les projets sont mis en œuvre avec d’autres, sont utiles aux autres. S’y développe la notion d’utilité sociale.

Pour CIPES : Valentin Zemmer et Michelle Olivier


Une rencontre avec le Défenseur des Enfants

Le 16 Septembre dernier Marie-Aleth Grard et Dominique Lahanier Reuter sont allées rencontrer le défenseur des enfants afin de lui parler de la recherche CIPES. Le bâtiment est superbe, neuf, les couloirs feutrés, les salles de réunion grandes et fonctionnelles, et pourtant cet univers, qui de prime abord évoque plutôt celui des ministères, des entreprises, des pouvoirs, s’est révélé être un lieu d’accueil, d’écoute, et d’intérêts pour notre projet.

En effet, Eric Delemar nous a reçues longuement avec une dizaine de personnes de ses services, toutes des juristes spécialisées dans les droits des enfants.

Au cours de cette rencontre, nous avons senti très rapidement que les sujets qui nous préoccupent convergent. Oui, la précarité et la pauvreté augmentent, oui, les droits des enfants sont partout fragilisés, oui, la pauvreté fait peur. Les discriminations subies par les enfants ne s’effacent pas, bien au contraire, qu’il s’agisse de discrimination pour cause de pauvreté (référence au 21e critère de discrimination pour précarité sociale établi depuis 2016 dans notre pays), de discrimination sur l’orientation scolaire… Nos travaux ont donc été interrogés avec beaucoup d’intérêt nous semble-t-il, les questions ont été nombreuses et pertinentes : comment les établissements nous avaient rejoint, pourquoi, quelles méthodes pour l’état des lieux, quels premiers résultats, etc. Les croisements avec les dossiers que traite le Défenseur des enfants se sont révélés nombreux, qu’il s’agisse des droits bafoués des enfants très vulnérables qui se voient refuser l’accès à l’école, des difficultés immenses que les familles des enfants en situation de handicap rencontrent dans la scolarisation de ces élèves, dans la protection des enfants qui ont souffert, plus qu’on ne le croit, de la crise sanitaire.

Il a été convenu que nous allions tout faire pour poursuivre et approfondir ces croisements. La recherche CIPES n’est pas encore allée précisément dans tous les domaines de discriminations jusqu’à présent mais voilà une belle perspective de travaux qui s’ouvre à nous.

L’égale dignité des invisibles. Quand les sans-voix parlent de l’école.

Marie-Aleth Grard.


À un moment où les inégalités s’accroissent et où la grande pauvreté augmente dans notre pays, alors que plus de 3 millions d’enfants appartiennent à des familles vivant en dessous du seuil de pauvreté et que la France reste le pays où les origines sociales jouent le plus sur le destin scolaire des élèves, ces questions ont été malheureusement absentes des débats lors des élections présidentielles et législatives qui viennent de se dérouler.

La question de la grande pauvreté et des inégalités scolaires est sortie à nouveau du champ de la visibilité.

Pour la première fois, ce livre donne la parole à ceux qui ne l’ont jamais et qui sont condamnés au silence.

Pour parler d’eux, de leurs enfants, de leurs expériences, de leurs échecs, de leurs blessures, de leurs humiliations, de leurs regrets, mais aussi de leurs espoirs, de leurs ambitions, de leurs rencontres heureuses avec des femmes et des hommes qui ont su leur tendre la main, de leur reconnaissance et de leurs valeurs.

Éducateurs, Professeurs, personnels d’encadrement, élus, citoyens, responsables politiques, tous doivent entendre ces voix, lire ces récits.

Ils disent beaucoup de ce que nous sommes.

Avec brutalité, avec humilité, avec humanité, ces témoignages toujours bouleversants, souvent dérangeants, nous disent aussi beaucoup du chemin que nous avons à parcourir si nous voulons être à la hauteur des valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité qui sont celles de notre République.

Alliée du Mouvement ATD Quart Monde depuis 40 ans et passionnée des questions d’éducation, membre du CESE durant 13 ans et auteure d’un Avis, Une école de la réussite pour tous, Marie-Aleth Grard travaille actuellement avec d’autres à une recherche sur l’orientation scolaire des enfants de milieu défavorisé.

A commander dans toutes les bonnes librairies ou sur le site des éditions Quart Monde 10€ https://www.atd-quartmonde.fr/produit/legale-dignite-des-invisibles/