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20 avril 2020 à 17 h 04 min #267CHENEAUInvité
Les témoignages des parents et enseignants sont éloquents, l’injonction de « continuité pédagogique » a provoqué pour certains des réactions identiques : parents, enseignants et élèves veulent faire le mieux possible et ne pas décevoir l’autre dans ces nouvelles missions virtuelles. Chacun dépense beaucoup d’énergie pour ne pas être mis en défaut et en essayant de cacher tant bien que mal une inquiétude de fond.
On est alors plus sur la forme que sur le fond, avec une importante énergie collective dépensée.
Les vacances virtuelles sont donc arrivées avec nécessité pour beaucoup d’entre nous au bord de l’épuisement psychique. Elles permettent de se ressourcer, se reposer et s’occuper enfin de nos propres maisons et habitants délaissées par les nombreuses réunions virtuelles.Nos missions de psychologues, principalement axées sur le lien déjà en temps normal, se sont accrues : lien entre équipe pour prendre des nouvelles et organiser le suivi pour les fratries, contact avec les familles en fragilité numériques et éloignées des normes scolaires, aide à la réflexion en équipe de circonscription sur la mise en œuvre de cette fameuse continuité pédagogique.
Globalement, un retour positif des contacts pris dans les familles, avec des outils personnels (tél et visio) peu de sollicitation directe (peut être par absence d’outils), quelques demandes de contact par des enseignants inquiets pour certains élèves.
Constat d’un
– lien préservé pour la plupart des familles avec l’enseignant mais au bout de 3 semaine, constat d’une quasi-absence de lien entre élèves (sauf pour les quelques classes fonctionnant sur des supports numérique virtuel).
– Une certaine résilience des familles, peut-être déjà habituée à subir dans les quartiers défavorisés. Pour certains « tout va bien », en surface, mais pas de crayon ni de papier, à nouveau décalage entre les attendus du monde scolaire et la réalité des familles. Pour d’autres, 1 téléphone pour 4 enfants, donc chacun peut travailler 1jr/4.
– Certains parents n’osent pas évoquer leurs difficultés financière, scolaires, éducatives avec les enseignants MAIS C’EST BIEN NORMAL. Ce n’est pas le rôle des enseignants.
Donc interrogation collective de ce que signifie l’injonction de lien…
Aider à penser : ne pas demander aux parents de se substituer aux enseignants (en fournissant des listes d’exercices quelle qu’en soit la forme (padlet, ex en ligne, page de manuel, cours tapés…), mais que peuvent faire les enfants en tant qu’élève au domicile : les faire réfléchir, les mettre en projet, comment susciter la mise en place de rituels, proposer un enseignant « référent » pour une fratrie qui propose activités collectives… Exercice d’autant plus difficile que l’enfant est jeune. Soutenir les enseignants pour qu’ils fassent avec « ce qu’ils ont dans leur cartable » -
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